Last updated on 25 novembre 2021
Me voici de retour au Circuit Paul Ricard pour voir des F1 ! D’anciennes monoplaces cette fois-ci après le Grand Prix 2018, mais c’est peut être encore mieux ! D’autant que celles ci sont accompagnées d’autos historiques du Mans et de l’Endurance, le tout avec des conditions de lumière géniales ! Une première édition du Le Castellet Motors Cup très alléchante !
L’aventure lors d’une après-midi autour d’un circuit est assez limitée. Surtout lorsque tu n’y passe qu’une après-midi, pour des essais libres qui plus est ! Toutefois, comme à chaque venue sur le circuit Paul Ricard, il y a un petit rituel : la montée vers le circuit en moto derrière mon père ! Moment de partage très apprécié de tous les 2 !
Jusqu’au dernier moment, j’étais pris d’un doute : l’accès au paddock est réservé aux abonnés (pas moi donc !), mais toutes les sources convergent pour confirmer que certaines buttes du circuit restent accessible, gratuitement, via le circuit de Karting. L’événement me fait rêver depuis plusieurs semaines, alors quand j’ai entraperçu l’opportunité d’y aller, ne restait plus que cette interrogation concernant l’accès. Une fois entrés dans l’enceinte Paul Ricard, je pouvais enfin souffler. Ouf … nous y sommes !
Parce qu’il est bon de bousculer les habitudes, je vous propose un format d’article un peu différent : des galeries commentées pour les plateaux endurance, et une revue d’effectif pour la F1 avec quelques informations techniques/historiques car j’apprécie tout particulièrement me plonger dans l’histoire de la discipline reine, un peu comme je l’avais fait pour le GP de Monaco Historique ’10. Bon voyage !
FIA Masters Historic Sports Car : 1962 – 1974
Bon, vous l’aurez noté en jetant un coup d’œil aux photos, je commence par la fin avec ce magnifique soleil couchant. Et oui, l’heure d’hiver ça n’a pas que des inconvénients ! Mais attention, la lumière change très vite …
Petite galerie pour un aperçu des concurrents :
Aston Martin Masters Endurance Legends : 1995 – 2012
Grosse attente sur ce plateau qui m’a déjà ébloui en marge du GP de France de F1 en juin dernier. Petite pointe de déception à la vue de la liste des engagés, mais Aston assure tout de même une belle présence. Mon coup de cœur : Une magnifique Lola Aston Martin DBR1-2 aux couleurs Gulf, dont le V12 émet un hurlement strident absolument délicieux ! Un régal pour les tympans !
Soyez curieux et cliquez sur cette galerie pour découvrir le reste du plateau LMP1/LMP2 et GT !
Un petit mot pour la grande absente de l’histoire récente d’Aston en Endurance : l’AMR-One. Cette LMP1 100% Aston Martin fut un échec retentissant aussi bien en terme de performance que de fiabilité. Les deux autos ne bouclerons que 2 et 4 tours au Mans 2011… Quant au look, je vous laisse juge avec ces photos de mes archives. Et oui, j’avais assisté à ses début en compétition au 6H du Castellet en 2011. Souvenirs …
FIA Masters Historic Formula One : 1966 – 1985
Que ce fut long depuis Monaco 2010 avant que je ne revois des F1 historiques en action ! Et quel plateau, avec 20 monoplaces dont certaines livrées emblématiques comme les Ligier Gitanes, les McLaren Marlboro ou les Brabham Parmalat.
March 701 ’70
- Moteur : V8 Cosworth DFV, 465 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : Chris Amon / Jo Siffert / Jackie Stewart / François Cevert / Mario Andretti / Ronnie Peterson
- Palmarès : 1 victoire + 2 hors championnat. 3ème du championnat constructeur grâce aux nombreux pilotes.
- Particularité : Victoire lors du 2ème GP de cette toute nouvelle équipe March qui concevait sa 1ère F1 en à peine 3 mois, impensable de nos jours même avec les énormes moyens d’un grand constructeur ! Notez les originaux réservoirs de carburant latéraux.
Hesketh 308 ’74
- Moteur : V8 Cosworth DFV, 465 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : James Hunt / Ian Sheckter
- Palmarès : 3 podiums (3ème) pour James Hunt
- Particularité : La hauteur des prise d’air sera limitée en 1976. Cet appendice date très facilement les monoplaces de la première moitié des ’70s.
Trojan T103 ’74
- Moteur : V8 Cosworth DFV, 465 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : Tim Schenken
- Palmarès : 2 10ème places. Seulement 8 GP disputés sur les 15 de la saison.
- Particularité : Unique saison en F1 pour Trojan Tauranac Racing, l’écurie n’avait pas les moyens de la Formule 1.
March 761 ’76
- Moteur : V8 Cosworth DFV, 465 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : Ronnie Peterson, Hans-Joachim Stuck
- Palmarès : 1 Victoire à Monza pour Peterson, la seconde et dernière victoire de l’écurie.
- Particularité : En manque d’argent, March établi un sponsoring course / course, d’où de très nombreuses livrées !
Shadow DN8 ’78
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 480 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : Hans Stuck / Clay Regazzoni
- Palmarès : 1 victoire et une 3ème place en 1977.
- Particularité : Utilisée en GP de fin 1976 à début 1978 (3 courses avant d’être remplacée par la DN9), pas moins de 9 pilotes se succèderont à son volant ! Par ailleurs son museau biscornu évoque les horreurs des F1 2012 !
Tyrell 009 ’79
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 480 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : Didier Pironi / Jean-Pierre Jarier
- Palmarès : 4 Podiums (3ème), 2 pour chaque pilote.
- Particularité : Comme la JS11, cette Tyrell s’inspirait avec succès de la Lotus 79 de ’78 et l’effet de sol. Mais ils ne parvinrent pas à suivre la course au développement de Ferrari, Williams & Brabham.
Ligier JS11 ’79
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 480 ch à 10 800 tr/min
- Pilotes : Jacques Laffite / Patrick Depailler / Jackie Ickx
- Palmarès : 3 victoires / 8 podiums entre les 2 pilotes.
- Particularité : 2 victoires sur les 2 premiers GP, Ligier surprend son monde et Laffite rêve du titre grâce à une aéro et un effet de sol bien maîtrisés par Gerard Ducarouge (ex-Lotus 79, championne en 1978). Mais la petite écurie française marque le pas en seconde partie de saison et Scheckter sera sacré sur Ferrari. Jacques finira 4ème du championnat, Ligier s’offrant une belle 3ème place.
Ligier JS11/15 ’80
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Jacques Laffite / Didier Pironi
- Palmarès : 13 podiums dont 2 Victoires / 3 Pôles position / 2ème du championnat constructeur.
- Particularité : L’effet de sol est tellement développé que l’auto peut se passer d’aileron avant. Des moustaches sont tout de même montées pour les circuits lents !
McLaren M29 ’80
- Moteur : V8 Cosworth DFV, 480ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : John Watson / Alain Prost
- Palmarès : Seulement deux 4ème places pour Watson.
- Particularité : C’est la monoplace qui lança Alain Prost en F1. Il quittera McLaren pour Renault en fin de saison, avant de revenir en 1984 et gagner sont 1er titre de Champion du Monde.
March 811 ’81
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Derek Daly / Eliseo Salazar
- Palmarès : 7ème place / 0 point.
- Particularité : Le design est basé sur une Williams FW07 dont la structure fut réalisé avec un nid d’abeille plus léger (moins cher) que celui prévu initialement. Trop faible pour supporter les contraintes d’appui ce qui pliait les pontons ! Adrian Reynard fut sollicité pour créer une version « MK3 », plus courte, plus légère et surtout plus rigide à partir de la mi-saison.
Brabham BT49C ’81
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500 ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Nelson Piquet / Hector Rebaque
- Palmarès : 3 victoires / 7 podiums. N. Piquet sera champion du monde cette année là.
- Particularité : Dernière saison de Brabham avec le moteur Cosworth avant de se tourner vers le 4 cylindres BMW Turbo.
Williams FW07C ’81
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500 ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Carlos Reuteman / Alan Jones
- Palmarès : 4 victoires / 13 podiums répartis entre les 2 pilotes. Williams sera Champion du monde des constructeurs cette année là.
- Particularité : Carlos Reuteman perdra le titre à la dernière course face à Piquet.
Tyrell 011 ’82
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 540 ch à 11 600 tr/min
- Pilotes : Michele Alboreto / Brian henton / Slim Borgudd
- Palmarès : Victoire d’Alboreto lors du dernier GP à Las Vegas
- Particularité : Toujours utilisées par Benetton lors de la première partie de la saison 1983, Alboreto remportera le GP de Detroit. Ce sera la 155ème et dernière victoire du mythique V8 Cosworth DFV en Formule 1.
Brabham BT49D ’82
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Nelson Piquet / Ricardo Patrese
- Palmarès : Victoire à Monaco et 2ème place lors du dernier GP de la saison.
- Particularité : Cette BT49D alterne avec la BT50 équipée du moteur BMW Turbo dont la mise au point est laborieuse. Beau palmarès pour une « vieille » monoplace qui ne couru que 5 GP cette année là face aux moteurs turbo. Petite astuce : les freins carbones étaient refroidis par eau, dont le réservoir se vidait durant la course. Rempli à l’arrivée avant la pesée, cela permettait à l’auto d’être sous le poids réglementaire durant l’épreuve. Cette pratique fut interdite suite à la réclamation des autres écuries !
McLaren MP4 1/B ’82
- Moteur : V8 Cosworth DFV, 480ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Niki Lauda / John Watson
- Palmarès : 4 victoire (2/pilotes) et 7 podiums conduisent McLaren à la seconde place du championnat constructeur.
- Particularité : Evolution de la McLaren MP4 qui fut la 1ère monoplace avec châssis monocoque en carbone conçue par John Barnard. Le début d’une ère dominatrice avec 7 titres sur 8 entre 1984 et 1991.
Williams FW08C ’83
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Keke Rosberg / Jacques Laffite
- Palmarès : 1 Pole Position au 1er GP de la saison / 1 Victoire à Monaco
- Particularité : C’est le chant du cygne pour les moteurs atmosphériques. Alors qu’en 1982 Williams et Rosberg sont champions du monde avec le V8 Cosworth, la prise de pouvoir des moteurs turbo est totale en 1983 et le titre pour la Brabham-BMW de Piquet.
Theodore N183 ’83
- Moteur : V8 Cosworth DFV, env. 500 ch à 11 000 tr/min
- Pilotes : Johnny Cecotto / Roberto Guerrero
- Palmarès : 6ème place au Bresil avec Cecotto
- Particularité : Le châssis est développé par Mo Nunn, fondateur de Ensign dont l’écurie a disparue fin 82, d’où le nom de N183.
Osella FA1E ’83
- Moteur : V12 Alfa Roméo 1260
- Pilotes : Ghinzani Piercarlo / Fabi Corrado
- Palmarès : 10ème & 11ème au GP d’Autriche.
- Particularité : A part le GP d’Autriche, cette jolie monoplace a abandonné les 10 autres courses auxquelles elle a participé. Mais elle a terminé les 2 courses du week-end, le V12 Alfa se bonifierait-il avec l’âge ?! C’est aussi la seule monoplace de l’événement qui n’est pas propulsée par le V8 Cosworth.
Finalement, ce plateau très éclectique couvrant une période de plus de 10 ans permet de voir l’évolution des F1 ! Un mini regret cependant avec l’absence de modèles de la Scuderia Ferrari. Une toute petite déception largement compensée par l’assiduité en piste des 20 concurrents, autant qu’une grille de départ actuelle. Belle réussite pour cette 1ère au Paul Ricard !
D’ailleurs, pour ceux qui se posent la question du rythme de ces F1 pilotées par des gentleman drivers :
- Pole Position F1 Legends : Ligier JS11 ’79 / 1’58″211
- Meilleur Tour F1 Legends : Ligier JS11 ’79 (Vainqueur) / 1’59″119
- Pole Position Master Endurance Legends : Lola Aston Martin DBR1-2 ’09 / 1’56″138
- Meilleur Tour Master Endurance Legends : Peugeot 90X ’11/ 1’55″938
- Pole Position F1 ’19 : Lewis Hamilton (Mercedes) / 1’30″029
- Meilleur Tour F1 ’19 : Valteri Bottas (Mercedes) / 1’34″225
Les F1 2019 sont bien entendus sur une autre planète, mais le temps est à quelques secondes des protos d’endurance modernes pilotés lors de même meeting. Bluffant pour des autos de 40 ans !
Et au niveau photo ?
En effet, je n’en ai pas beaucoup parlé. L’objectif était double :
- Profiter du coucher de soleil : Comme vous avez pu le voir avec la catégorie Historic Sports Car, ce furent encore des instants magiques … Allez, quelques photos d’ambiance pour la route !
- Le flou « artistique » : Vous en aviez eu un exemple lors du Rallye de Paris, résultat d’un coup de chance ! J’ai essayé cette fois-ci d’y mettre un peu plus d’application, mais ce n’est toujours pas extraordinaire. Je retiens quand même deux photos qui me plaisent particulièrement ! Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas demain que ce type de clichés illustreront mes articles !
J’espère que vous aurez été intéressés par ce récit plus informatif qu’à l’accoutumée. Notez que ces mêmes catégories – et bien d’autres encore ! – seront présentes au Grand Prix de France Historique de Magny-Cours les 28, 29 et 30 juin prochain ou lors de la Dijon Motors Cup.
@ bientôt pour de nouvelles Aventures Automobiles !
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Source infos F1 : www.statsf1.com / www.oldracingcars.com / www.wikipedia.org / www.newsdanciennes.com
Magique !
J’ai bien sûr beaucoup apprécié la galerie des Aston Martin.En ce qui concerne les monoplaces, un grand bravo tant pour la qualité des photos que le détail des caractéristiques techniques.
Merci Patrick pour ces encouragements sur la partie technique 😉
Cela me rappelle de très beaux souvenirs. Merci.