Last updated on 1 décembre 2020
Les 24H du Mans sont bien évidement une épreuve mythique. Mais ces derniers temps, les protos diesel ne me font plus rêver… Les anciennes héroïnes mancelles par contre, c’est une toute autre histoire !
Petit préambule concernant mes attentes : Ferrari 250 LM, Ford GT40 et autres AC Cobra seront des icônes incontournables du Week end. Mais, au risque de vous surprendre, c’est un tout autre modèle qui a motivé ma venue : la BMW M1 Procar ! Je suis fan des modèles sportifs de la marque de Munich, mais cette auto en particulier me fait rêver. Alors quand j’en ai vu 5 sur la liste des engagés, mon sang n’a fait qu’un tour. En conséquence, le Bleu et le Blanc seront à l’honneur dans ce reportage, en témoigne la couverture choisie !
Samedi 7 Juillet : Telles les vraies 24h, les courses se déroulent du samedi après-midi au dimanche après-midi, 3 x 1h pour chacun des 6 plateaux de 1925 à 1980. Le matin est dédié aux parades des clubs : prendre les Hunaudières dans un tel contexte doit apporter son lot de sensations. Du coup j’arrive tranquillement à 10h et je commence par un premier tour dans le village au cœur du circuit.
Je me dirige ensuite vers le paddock pour acheter le billet d’accès. Je m’y étais pris trop tard et il n’était plus disponible en pré-vente. Le guichet est encore fermé mais la file d’attente déjà bien garnie. Et puis finalement Sésame, ouvre toi! j’accède à la caverne d’Ali Baba. Petite précision : le thème de cette année est « C’est l’Amérique! ».
Coup de tonnerre, vacarme de tous les diables, si d’un point de vue esthétique je reste … perplexe, d’un point de vue sonore cette version Roadster m’a conquise ! L’un des 5 prototypes construit par Ford en 1965.
Petit détour en Italie avec cette délicieuse Maserati Birdcage. Ceci fait référence à son châssis tubulaire apparent dont les jantes à rayons se font l’écho. La robe Rouge & Blanche sublime ses lignes sensuelles. Une merveille!
Comme promis, voici quelques BMW ayant retenues mon attention. Je vous avoue que j’étais complètement perdu dans ce paddock immense, des autos – et des spectateurs – partout. Je mets fin au suspense immédiatement … je n’ai pas trouvé les M1 !
Etonnant de voir que ces autos de course en libre circulation au milieu de la foule ! Du coup, on perçoit bien l’intérêt de mon nouvel objectif. Bien qu’avec une focale fixe à 50 mm, il ne faut pas que le sujet soit trop près pour le cadrer en entier !
Et si nous allions voir ce qui se trame en piste? Après tout, j’ai pris une place en tribune. Je traverse de nouveau le tunnel sous le circuit et je rejoins mon siège. C’est agréable d’être assis mais pour les photos il n’y a rien à en tirer !
Bon, je redescends trouver un nouveau point de vue. Près du virage du raccordement et sur la pointe des pieds j’arrive à voir par dessus un mur d’enceinte. L’avantage d’être grand !
Après quelques photos, il est clair que le spot n’est pas extraordinaire mais surtout mes mollets ne vont pas résister longtemps ! Une crampe à peine arrivé, en voilà une bonne idée ! C’est juste un peu plus loin qu’une tribune gratuite permet une vue sur les « S Ford ». Moins haut, plus proche de la piste. Quelques clichés de la parade des clubs avec notamment quelques supercars modernes remarquables.
Bon, ce n’est pas vraiment transcendant car avec la piste humide et le trafic, le rythme est plutôt réduit. La parade porte bien son nom. Hop, je ne perds pas de temps et je file vers le parking. Il est bien connu que ceux du Mans sont toujours remplis de pépites. Généralement venues d’outre manche d’ailleurs, avec tentes et sacs de couchage. Sont fous ces anglais. Et qui est de retour ? Mon nouvel objectif magique, toujours fixé à f1,8. Sélection toute personnelle.
Ce petit tour dans le parking est vraiment très sympa, il y a plusieurs modèles dont je ne connaissais même pas l’existence ! Et d’un point de vue photo, la faible profondeur de champ, les gouttes d’eau, le soleil et les autos plutôt aérées ont permis de jolis clichés. Arrêt minute dans ma mini tribune sur le chemin du retour vers l’intérieur du circuit où un spectacle se prépare.
Arrivé sur les dernières courbes du circuit Bugatti, les autos du Le Mans Héritage Club commencent à se mettre en pré-grille ! Pour être honnête, l’heure qui va suivre sera dépourvue de toute logique. Il y a tant à voir, dans un si petit espace, avec tant de monde! et le ciel qui va bientôt nous tomber sur la tête… Alors plutôt que de tenter une structuration qui serait artificielle, je vous propose de m’accompagner dans mes tribulations sur le bitume des « S bleus ».
Le soleil repointe le bout de son nez, le temps de courir reprendre ma place en tribune pour assister au lancement de ce double tour d’horloge historique ! Des semaines que j’imagine voir les pilotes courir vers leurs bolides garés en épi dans la ligne droite et démarrer en trombe ! Plus que quelques minutes et je pourrai dire « J’y étais! ». Mais comme cela arrive parfois, la réalité n’est pas à la hauteur de nos espérances !
Bon, au moins question sonorité, les V8 US jouent une partition fabuleuse. Mais je suis aussi – et surtout – là pour faire des photos. Alors direction la mini tribune déjà expérimentée ce matin. Enjoy !
Il est temps de trouver un spot plus photogénique pour les plateaux 5 et 6 qui regroupent mes autos favorites. D’après mes recherches, le virage d’Indianapolis offre un point de vue très intéressant. Je regarde mon plan et me dirige à vue. Je croise une voiture avec le sticker « Media » qui pourra certainement me renseigner :
- Bonjour, je voudrais aller jusqu’au virage d’Indianapolis, pouvez-vous m’indiquer le chemin svp?
- (La mâchoire de mon interlocuteur vient de lui tomber sur les genoux) Euh… c’est très loin !!
- Oui je sais mais ça à l’air vraiment top pour faire des photos.
- C’est sûr ! Je vous conseille quand même de suivre le tracé et de vous arrêter aux virages Porsche. Une butte surplombe la piste, ça devrait être bien.
- Bon… merci !
C’est vrai que les distances sont trompeuses car le circuit fait 13,6 km ! Je n’en ai pas beaucoup parlé mais je suis trempé, et il ne fait pas chaud dès qu’on passe à l’ombre ! Je vais donc écouter les conseils de ces professionnels. Alors que je suis presque perdu au milieu du parking des camping car, ce petit bijou signé Zagato attire mon regard !!
J’arrive au lieu dit et les conditions ne sont pas géniales. Toujours cette pluie, il fait sombre mais paradoxalement cela donnera une ambiance que j’aime particulièrement sur les photos. Bon par contre question variété des angles de vue, on repassera !
Vous l’aurez peut être noté, les photos sont réalisées à travers le grillage. Le suivi des autos permet de réduire l’effet mais on le devine tout de même. C’était ma première tentative et sur l’écran de l’appareil ça ressortait moins. Bref, à améliorer. Et entre les 2 courses, que se passe-t-il? Et bien le ciel a décidé de nous tomber sur la tête ! Des trombes d’eau s’abattent sur les pauvres spectateurs immobiles. Enfin pas pour longtemps car tout le monde se rue sous les arbres pour tenter de s’abriter. Le meilleur endroit en cas d’orage, n’est-ce pas? Mais qu’importe, il faut absolument se protéger des éléments … et protéger surtout l’appareil photo ! Comme pour s’excuser de cet épisode apocalyptique, le soleil se remet à briller au départ du dernier plateau, celui de mes BMW M1 !! Des conditions idéales pour des clichés vraiment atypiques.
Voilà, c’est fini ! La calme revient en piste et la tension retombe. J’ai vraiment été gâté avec les BMW Classic, quel régal ! Mon Week-end est d’ores et déjà réussi, tout le reste ne sera que du bonus ! Et maintenant que les VIP & Média tournent sur le circuit, devinez quelle auto je sélectionne …
Il est 20h, je vais prendre le temps de retourner vers le circuit et trouver quelque chose à manger !! Ah, il ne fait pas bon être trempé un jour de vent lorsque la nuit tombe. Ça caille !
Allez, on se remobilise! Le spectacle à la tombée de la nuit est sympa mais je ne suis pas vraiment sensible aux plateaux 1 & 2, trop anciens. Par contre, quel engagement des pilotes qui doivent contrebraquer à la sortie du raccordement avec le volant de camion des autos d’avant-guerre. C’est vraiment beau à voir ! Retour vers le paddock et les « S bleus » via le tunnel. Comment ça je tourne en rond ??!!
Si avec ça je ne fais pas de beaux rêves ! Direction donc l’hôtel **** qui se trouve aux abords du circuit. Je plaisante, ce sera la banquette arrière de ma Stilo ! Sur le chemin, je tente quelques clichés nocturnes. Et bien c’est très très compliqué. Je vous en propose tout de même deux pour l’anecdote.
Il est 00h15, j’en ai un peu plein les pattes ! Direction le parking pour la plus grande aventure de ce Week-end. Des habits secs – ah qu’est-ce que ça fait du bien ! – ma couette, mon oreiller et …
HiiiiiHuuuuHiiiiiHuuuHiiiiiHuuuu
L’alarme volumétrique ! Si je ferme la voiture, elle sonne au moindre mouvement ! Si je laisse ouvert, elle se referme toute seule et sonne au moindre mouvement. Si je ne ferme pas complètement la porte, c’est idéal pour les voleurs qui souhaitent investir gratuitement dans du matériel photo. Du coup, après avoir réveillé tout le parking une dizaine de fois, je détecte que dans sa grande sollicitude, ma chère Fiat me prévient de 2 coups de clignotants qu’elle va sonner. Ça me laisse juste le temps d’ouvrir/fermer la voiture et me rendormir. Un sommeil léger et peu réparateur comme vous pouvez l’imaginer ! Je mets tout de même le réveil à 3h00 pour aller voir le plateau 6 de nuit mais je sais que je ne me lèverai pas… Trop froid, trop fatigué, déjà près de 1500 photos dont une très grande partie ne mérite même pas 1/4 de seconde d’attention avant d’être mise à la poubelle. Bercé par le vacarmes des autos anciennes, je parviens tout de même à m’endormir. Bonne nuit !
Dimanche 8 Juillet : 6h30 … Il fait déjà jour. Je traine sous la couette à regarder/trier les photos de la veille. Le but ? Patienter en attendant que les plateaux 4/5/6 soient en piste, noter les autos pour lesquelles je n’ai pas de photo acceptable et attendre l’arrivée de mon petit frère. Et oui, je ne serai pas seul aujourd’hui et je compte bien lui montrer à quel point cet événement est extraordinaire en alternant piste & clubs.
On retrouve donc le plateau 4. Même spot qu’hier sur la tribune des « S Ford ». Du coup je fais l’impasse et je lui détaille les différentes autos : GT40 / Cobra / Type E et les autres. Je ressors l’appareil lorsque le plateau 5 prend la piste. Avec l’entrainement de la veille, il y a moins de déchets dans mes filés.
Puis vient de nouveau mon groupe fétiche et ses innombrables BMW. Shooting au coup de cœur uniquement !
Et Bye Bye l’appareil photo. Plus de 2000 clics, je sature ! Du coup, c’est en touriste que nous parcourons l’exposition des clubs sur circuit Bugatti : Lamborghini, Ferrari, Lotus et Venturi avec une belle 400GT. Une icône et véritablement une de mes Supercars préférée. Mais l’environnement n’est pas joli avec une tente en plastique et du coup je passe sans lui tirer le portrait. Idem lors de la visite du village : pas une photo de la Peugeot 905. Quel idiot. Par contre, j’ai pris le temps de faire quelques emplettes sur le stand de François Bruère. Un artiste que j’ai rencontré le mois dernier lors de Sport & Collection. Du coup, je commence une collection de cartes postales. J’adore son style !
La dernière course se termine à 16h30. On part finalement en début d’après midi pour éviter la foule. Quel Week-end !
Je vous félicite et vous remercie pour m’avoir lu jusqu’ici. Ce reportage est très – trop ? – dense mais il s’agit véritablement d’une aventure avec de nombreuses zones et ambiances différentes : piste / paddock / parking. De même, j’ai essayé de varier le style des photos. Nous pourrions même ajouter les alentours du circuit tant l’effervescence est partout ! En tout cas, j’espère vous avoir donné envie de vous rendre vous aussi dans ce lieu mythique.
@ bientôt pour de nouvelles Aventures Automobiles !
Mon souvenir en 2019 :
C’est avec un immense plaisir que je me replonge dans cette ambiance. Et après avoir parcouru les 300 photos restantes de mon tri de l’époque, je suis perplexe : aucun cliché entre minuit et 10h30? Je ne me souviens pas avoir fait la grasse mat’ dans la voiture ! Puis petit à petit les souvenirs reviennent et notamment cette overdose de photos, de filés ratés surtout. Si je devais le refaire, je profiterais d’avantage du paddock et des expos club. Ça tombe bien, Peter Auto vient d’annoncer les date de Le Mans Classic 2020 : réservez votre Week-end du 2 au 5 juillet !
Par chance, j’ai depuis fais la connaissance de Philippe qui m’a gentiment fourni quelques clichés de l’expo club pour illustrer ce reportage. Merci !
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