Last updated on 23 avril 2023
Parce qu’un week-end avec Les Rallyes de la Marterie ne peut pas se résumer en une vingtaine de photos, je vous emmène à la poursuite de la quinzaine de courageux / fous qui ont choisi de clôturer la saison en terres Limousines !
Max, l’organisateur, a une parfaite connaissance des plus belles routes de France. Parmi, entre autres, les rallyes qui composent son « portefeuille », on retrouve des destinations prestigieuses comme les Cévennes, les Alpes, les Pyrénées et bien entendu … la Corse. Et pourtant, pour la 3ème année consécutive, c’est dans notre belle région du Limousin – Corrèze, Haute-Vienne, Creuse – qu’il a décidé de conclure une campagne 2020 assez singulière. Juste pour me faire plaisir ? Peut-être … Mais pas seulement ! Découvrons ensemble les spécialités locales qui rendent ces routes si agréables.
Une préparation presque parfaite
Contrairement au Rallye des Pyrénées (lire l’article ici) où ma préparation avait été des plus réduites, cette fois-ci j’ai pu repérer le parcours plus sereinement : plan A, plan B, plan C même parfois. Et puis, outre les étapes sur route, je retrouve le Circuit de Mornay pour la 4ème fois de l’année. Bref, tout devrait bien se passer.
Mais toute bonne aventure doit avoir son lot d’imprévus. Et ça commence fort en ce samedi matin, 1er jour du rallye. 7h30, départ de la maison pour rejoindre les participants en bord de route. 7h45, alarme du Speedy en route, ventilateur qui pète un plomb, température d’eau qui fait le yoyo, on dirait que mon fidèle destrier a décidé de me compliquer la vie. Tant pis, je ne prends pas de risque, retour à la maison pour échanger avec la Mégane. Heureusement qu’on peut compter sur la légendaire fiabilité des Renault !
Un relief particulièrement vallonné
Au départ de Sadroc en Corrèze, les deux groupes attaquent directement par une D34 des plus sinueuses. Voilà une belle entrée en matière … et de quoi faire regretter aux gourmands un petit déjeuner trop copieux, surtout pour les passagers !! De mon côté, je les rejoins un peu avant Eymoutiers, en Haute-Vienne. L’objectif de ce premier spot sera de mettre en avant le relief lors d’un des passages offrant une vue dégagée. Je vois d’ici votre sourire moqueur : oui, le relief fait partie des spécificités du Limousin. Ok, il n’y a pas de station de ski. OK, le point culminant n’atteint même pas 1000m d’altitude – le Mont Bessou s’en tient à 976m – et pourtant il est communément admis que le Tour du Limousin cycliste propose l’un des parcours les plus exigeants. Pourquoi ? Tout simplement car ce n’est jamais plat !
Une nature omniprésente
Si on adore les routes Limousines ce sont surtout pour ces enchaînements de virages ! Des centaines de kilomètres de départementales suffisamment étroites pour s’y faire plaisir à vitesse raisonnable, et assez larges ne pas avoir à allumer un cierge à chaque courbe en aveugle au cas où quelqu’un arriverait en face. Un vrai délice que je pratique au quotidien et qui représentera la majeure partie du tracé de cette première journée.
Mais alors que j’affinais mon positionnement, j’ai cherché à utiliser au mieux les fougères multicolores qui bordent la route en lisière de bois en cette saison. Je cale mon objectif quasiment contre une feuille pour créer un halo coloré sur le bord de l’image. Le résultat semble top, il n’y a plus qu’à attendre ainsi, tapis sur le bas côté, en espérant ne pas être pris de crampes avant le passage de Max et Cie !
Tous les membres du groupe auront leur portrait dans ces conditions, mais lorsqu’on ferme la marche, on a toujours droit à une ou deux photos bonus, de dos. Et c’est ma muse du week-end, la star de Fast & Furious qui aura ce privilège !
Des troupeaux de Limousines !
Alors que je me dirigeais vers le lieu de la pause café, j’aperçois le groupe 1 arrêté en bord de route. Visiblement pas d’incident grave, plutôt une panne mécanique à première vue. Etant donné mon niveau technique et le fait qu’ils sont déjà 8 à s’occuper du sujet, je passe devant incognito. En Speedy ils m’auraient reconnu, mais en Mégane … Et quelques kilomètres plus loin, une opportunité rêvée se présente à moi : un troupeau de Limousines en bord de route ! En prime, un immense parking pour laisser la voiture juste à côté, c’est presque trop beau pour être vrai. Il n’y a plus qu’à espérer que la panne puisse être résolue rapidement car je n’ai pas prévu de passer la journée à faire la conversation à Marguerite et ses copines !
Le fermier est d’ailleurs venu échanger quelques mots avec moi – « Elles ont pourtant l’habitude du bruit des voitures, mais celles-ci c’est vraiment … différent! » – avant de les faire déguerpir un peu plus loin dans le pré. Si j’avais déjà pu faire une photo sympa de ce type lors du Tour Auto (lire l’article ici), je suis vraiment très satisfait d’avoir pu capter cette posture improbable !
Des villages de caractère
Trouver des lieux de pause en cette période ne fut pas une mince affaire. Et si d’ordinaire j’en profite pour redoubler tout le monde et ainsi préparer le spot photo suivant, j’avais prévu de m’arrêter à Peyrat le Château pour saluer Max et les participants. Bon, c’est aussi parce que d’après mes repérages, le cadre était des plus agréable !
D’ailleurs, j’ai été très touché par l’accueil qui m’a été réservé : entre ceux que j’avais déjà rencontré sur les précédents rallyes, ceux qui me connaissent via mes photos sur les réseaux sociaux ou mon blog et ceux qui m’avaient démasqué en bord de route avec mon gilet jaune, tous ont semblé vraiment ravis de me voir.
D’un point de vue photographique, cette artère principale était particulièrement intéressante : mur en pierres, nombreuses façades typiques, et même quelques jardinières plus modernes me permettront de tirer profit de cette première pause.
Demi-tour, à genou sur la route, clic-clic, c’est dans la boite !
Des forêts accueillantes
Avec un tiers du territoire régional couvert par la forêt, essentiellement à destination de la production de bois, difficile d’y échapper ! D’ailleurs, ce serait une bien drôle d’idée tellement ces passages forestiers sont délicieux. Pour ce deuxième shooting de la matinée, la forêt de Guéret n’était que le plan B. Mais une fois sur place … impossible de ne pas s’y arrêter pour profiter de ce puit de lumière !
Une circulation ultra fluide
L’écart entre les 2 groupes se réduit généralement à 5/7 minutes, pas de temps à perdre donc pour rejoindre le hameau qui était initialement mon plan A. D’autant qu’avec mon petit coupé des ’90s, je n’ai pas le même rythme qu’en Speedy, et pourtant … Au gré des intersections, je ramarre le groupe précédent et leur horde de chevaux !
Lors du déjeuner Charles – Lotus Exige noire – me confiera s’être étonné de voir une Mégane suivre le rythme dans son rétro en fin de matinée. Ben alors, petit coup de flip dès que la route est humide ?! A moins que je ne sois un as du volant qui s’ignore … !
Des hameaux presque déserts
Nous arrivons enfin au Col du Peyroux, à 561m d’altitude tout de même ! C’était vraiment la partie qui me tenait le plus à cœur de représenter : le passage dans ces petits hameaux Creusois qui semblent avoir été désertés, abandonnés. On y roule au pas, comme pour ne pas déranger. Pourtant il y a de la vie, comme ces 2 enfants dans leur jardin, surexcités après le passage du 1er groupe ! Et que dire de leurs sourires lorsque je leur annonce qu’un second groupe ne va pas tarder ! Nous bavardons quelques instants, de précieuses secondes qui me feront défaut pour peaufiner ma réflexion sur l’image souhaitée et surtout changer d’objectif… Mais qu’importe, ce petit moment de partage était bien plus précieux.
Le Domaine de l’Orangerie, havre de paix
Avec tout le temps passé à faire ces photos d’ambiance, j’en suis à me demander si j’arriverai à temps pour le dessert ! Mais c’était sans compter sur la coquetterie de mes camarades : à peine une demi-journée à rouler qu’ils doivent déjà nettoyer leurs voitures !! Hey, c’est le Limousin ici : les bouses, la bouillasse, les éclaboussures … Mais je ne leur en veux pas puisque ça m’offre de nouveau un spot bonus à l’entrée de L’orangerie, à Bonnat (23), qui nous accueillera pour le week-end.
Le Domaine de l’Orangerie est idéalement placé à quelques encablures du Circuit de Mornay qui nous accueillera cet après-midi. Les nombreuses toiles de Sport Auto accrochées au mur sont d’ailleurs là pour nous mettre dans l’ambiance. C’est aussi l’occasion de discuter un peu plus lors du délicieux repas.
- Alors, content de tes photos ce matin ?
- Et toi, ça fait quoi de passer à l’Exige V6 ?
- C’est votre premier rallye ?
- Ah bon, vous vendez des Lotus d’occasion !
Un moment de convivialité très agréable qui permet de partager nos expériences respectives !
Le Circuit de Mornay
Bon là, je suis un peu « comme à la maison » pour cette 4ème visite de l’année dont la dernière en date, fin septembre, pour le Mornay Festival ! C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai pu faire quelques tours à bord d’une authentique Renault 21 Turbo Europacup (lire l’article ici).
J’arrive avant tout le monde et j’en profite pour saluer Samuel – un copain photographe – et Vincent, le responsable de la piste. Mais rapidement, la troupe déboule en rangs serrés !
Une fois l’ensemble des participants arrivés, je file discrètement admirer la Supra de Marc et Nadège… Je suis dans mes petits souliers face à ma voiture favorite de Gran Turismo, le fameux jeu vidéo sorti en ’98. J’ai même pris mon casque au cas où, par le plus grand des hasards, j’avais l’opportunité de faire quelques tours en passager. Mais là, c’est la douche froide. Si le couple est véritablement passionné et sympathique, il n’a pas prévu de tourner cet après-midi pour une sombre histoire de cartographie moteur … Grrr !!!
En piste !
Pas le temps de m’apitoyer sur mon sort, Max sonne le rassemblement des troupes devant les stands pour le briefing technique de Vincent – trajectoires, comportement en piste… – et hop, c’est parti ! Les participants auront environ 1h30 pour s’en donner à cœur joie. Alors même si le circuit n’est pas très grand, ça va être sportif d’autant que j’ai de nouvelles idées à explorer.
J’avais pour ambition de tester de nouveaux points de vue, notamment côté intérieur du circuit. En définitive, je retiens ces 3 images qui me parlent tout particulièrement.
La vision de Samuel
Exceptionnellement, je n’étais pas seul pour assurer la couverture photo sur le circuit. J’avais invité Samuel Latini – photographe pro, formateur photo et habitué des lieux – à passer nous voir. Comme lors de la Balade Loire & Vignoble, je trouve toujours instructif de comparer les visions de deux photographes présents au même endroit au même moment. Je vous encourage d’ailleurs à aller voir son site AutomotivLegend.fr et sa page Facebook, il y a vraiment de jolie images !
Du bon matériel – Canon, comme moi ! – et une bonne maitrise technique, ça donne forcément des résultats sympas. Mais ce que j’aime avant tout dans sa production ce sont ses vues statiques, ses compositions, l’accent mis sur les détails, les courbes. Cela me donne matière à réflexion pour augmenter le champ de mes compétences.
Après la R21, la S1 !
Max m’avait invité à faire quelques tours à bord de sa Lotus Elise S1 en fin de journée, une sorte de récompense pour mon abnégation à faire des photos en bord de piste malgré le froid et la pluie. Mais aussi, et surtout, le partage d’une passion commune pour ces petites voitures légères et si addictives. C’est parti pour quelques tours dans l’habitacle exiguë de l’Elise. Ça me rappelle le Speedy à la mélodie du moteur près : un volubile Rover K à la place de mon Ecotec insipide ? Je signe tout de suite !
Cliquez sur les images pour profiter du grand format et des commentaires 😉
Clap de fin !
Il est 17h20, la lumière commence à baisser et Vincent sonne la fin de la récréation ! Il reste à ranger les affaires, refaire les pressions des pneus, et direction l’hôtel. Pourtant, je reste sur mes gardes car je sais que les allées autour du paddock peuvent me permettre de jolies images !
Je guette le départ des derniers quand arrivent Marc & Nadège avec la Supra. Mais, mais … ils s’engagent sur le circuit à contre-sens !! Quelques grands gestes et une petite marche arrière plus tard, pose Flash McQueen pour la photo et voilà une anecdote amusante à raconter ! Lui qui ne voulait pas faire de piste – malgré mes tentatives de corruption – c’eût été cocasse de le faire en sens inverse !
Après l’effort, le réconfort
Le principe de mes reportages est de présenter un récit représentatif de l’expérience vécue par les participants. Il me semble donc essentiel d’aller faire un tour à la station service et de lavage puisque c’est « The place to be » en cette fin de journée ! Et comme par hasard, je retrouve Pascal et Max de nouveau face à face. Après leur bataille en piste, les voici maintenant avec des pistolets dans les mains pour un nouveau duel !
L’Orangerie, le retour
J’aurais pu rentrer directement à l’hôtel me réchauffer mais non : une église, une rue pavée et une jolie façade, le tout juste à l’entrée du domaine…. Je n’ai pas su résister ! Saisir chaque opportunité photo, vous offrir la plus grande diversité de points de vue est vraiment mon leitmotiv pour essayer de vous immerger au maximum au cœur de mon aventure.
Un dernier aller/retour au circuit pour récupérer mon casque oublié dans le stand – comment ça je n’ai pas de tête ?! – et la journée se termine. Le soleil peut enfin faire une percée pour nous narguer. Si seulement cela pouvait annoncer une journée radieuse le lendemain !
Intermède culture ciné
Les repas sont toujours des moments très conviviaux ou le dialogue s’instaure très vite entre passionnés. Rapidement, nous entamons une discussion très animée avec Nadège, Franck et Philippe. Le sujet ? Les meilleurs films de voitures au cinéma. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’étions pas d’accord ! Si j’osais je parlerais de choc des générations mais je ne me permettrais pas. D’autant que je pris un malin plaisir à jouer les provocateurs :
- Le Mans ? Avec Steve McQueen … trop vieux ! Pourquoi ne pas évoquer Grand Prix tant que vous y êtes !.
- Rien ne peut égaler la tension du dépassement de Cole Trickle sur Ross Wheeler dans le dernier virage du dernier tour de Dayton 500 dans Jours de Tonnerre.
- Quoi ? Une Lamborghini faisant la course sur la banquise avec un sous-marin nucléaire dans Fast&Furious 8 c’est too much ? Bon Ok, peut-être un peu … !
- Le Mans ’66 est trop romancé ? Et alors, ça s’est passé il y a plus d’un demi-siècle, il y a prescription et de toute façon personne ne s’en souvient !
Un moment de partage et de franche rigolade vraiment génial !
Si je devais résumer : Fast & Furious divise, Week End of a Champion gagne à être connu et Rush fait l’unanimité. Pour ma part, Jours de Tonnerre reste mon film fétiche même si il y a match avec Taxi ! Mais forcément, après une journée avec une Supra MK4 sous les yeux, si je devais regarder un film ce soir avant de m’endormir ce serait le premier opus de la saga F&F ! Pour autant, il est tard et la journée de demain promet d’être encore plutôt dense avec notamment le GP de Karting ! Alors dodo et faites de beaux rêves … A suivre …
@ bientôt pour de nouvelles Aventures Automobiles !
Que vous soyez participants, organisateurs, spectateurs ou simples lecteurs, n’hésitez pas à laisser un mot en commentaire, ça fait toujours très plaisir !
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Envie de prolonger l’expérience au sein de mon univers ?
Choisissez votre prochaine destination sur la carte Aventures Automobiles.
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Il est pas mal ce petit article😅 Sérieusement, on vit le truc à tes côtés, et les photos sont géniales.😍😍 L’exige bleu en ville à ma préférence 🤩
Merci Bruno ! 🙂 Pour les photos, Samuel, l’autre photographe qui était avec nous à Mornay, m’a fait découvrir une fonction dans le traitement pour donner un aspect plus « lisse » à mes photos et ça me plait vraiment ! 👍 Enfin pour l’Exige bleue … en ville, sur circuit, dans la campagne, elle est sublime partout !! 😅
Comme dirait Cristina : » « WHAOUA MAGNIFAÏQUE ».
Salut Sylvain,Encore une belle histoire et de chouettes photos. Si j’ai pu t’apporter un plus dans tes retouches tant mieux. Pour ma part, je suis convaincu que l’œil observateur du photographe qui sait profiter de chaques occasions pour affiner son propre regard et se remettre en question régulièrement fait de nous de meilleurs photographes un peu plus à chaque nouvelle rencontre.Pour Taxi, uniquement le 1 !Fast and furious… Ouaiii, Le Mans 66, j’ai vraiment aimé. Rush est juste génial.
Merci Samuel pour ton message. C’est sûr qu’on s’améliore un peu plus à chaque sortie photo mais les rencontres entre photographes permettent d’avoir un œil neuf, bousculer un peu ses habitudes et pourquoi pas y puiser de nouvelles idées ! 😉
Belles photos d’autos, comme d’habitude. Le texte se lit facilement et j’apprécie particulièrement la description des paysages et les photos qui l’accompagnent.Un très bon reportage « comme si on y était » !
Merci Patrick ! Ravi de voir que la lecture est facile car il n’en a pas été de même pour l’écriture. 😀
Superbes images, magnifique récit, merci Sylvain. Beaux souvenirs .
Merci Thierry ! Quel courage de rouler en Cat’ dans ces conditions !! 😀