Last updated on 1 décembre 2020
Dernier réveil sur l’île. Alors que la mer et la montagne nous ont accompagné toute la semaine, si nous mettions à l’honneur les merveilleuses forêts du Parc National Naturel Corse pour cette ultime étape ? Une classe verte pour grands enfants !
Ce n’est pas encore tout à fait terminé et il faut profiter au maximum de cette dernière balade. Un petit bilan hier soir a mis en évidence certains « manques » dans mon reportage. C’est mon ultime chance de les combler ! Petit déjeuner vite avalé, A vos photos, prêt, partez !
Les photos de parking au 50mm
Depuis le départ, je n’ai toujours pas utilisé mon 50 mm f1.8. Il permet des flous d’arrière plan assez sympa dans des environnements sans grand intérêt. Un bel outil pour celui qui veut tenter quelques exercices créatifs à moindre frais. Du coup je le réserve aux photos statiques sur les parkings.
C’est un rituel depuis mon premier Rallye de la Marterie en Avril : la revue des logos. Porsche et Lotus y figurent toujours en bonne place, mais chaque édition apporte son lot de nouveautés.
Deux portraits avant de prendre la route.
J’entame la matinée décapoté mais avec le blouson. Il fait beau mais frais ! Avec la superbe météo de cette semaine, on en oublierai presque que nous sommes fin septembre !
Couleurs d’Automne au Col de Mercujo
Après quelques kilomètres d’échauffement et un passage par la RT40, les choses sérieuses commencent à Cauro : ça monte, ça tourne, la route est belle et surtout déserte ! Bref, je m’éclate. Puis la végétation se densifie et on entre dans une partie en sous bois qui fera l’objet de ce premier spot. Mardi matin, dans la forêt d’Aitone, l’atmosphère était assez froide, à l’ombre avec les grands sapins. Ici, le soleil perce un peu plus, les arbres sont moins hauts et plus colorés. Ça sent bon l’automne ! Les premiers virages de la descente du Col de Mercujo – Bocca di Mercujolu en Corse – seront parfaits.
Si côté emplacement c’est validé, il n’en est pas de même côté photo. Gros doute : je tente des filés de 3/4 pour le dynamisme ou bien je choisis un arrière plan flou pour les couleurs. Les premiers tests ne me rassurent pas sur la réussite des photos en mouvement, alors j’assure le coup et prenant les voitures plutôt de face et en misant tout sur les feuilles colorées.
Sauf que le temps passe et aucun signe de mes chers pilotes ! Je me renseigne auprès d’un automobiliste :
- C’est la bien la D27 vers « Bastelicha » (J’ai tenté un semblant d’accent pour ne pas avoir l’air trop bête)
- BasteliCa ! Car Bastelicaccia c’est de l’autre côté …
- Oui Oui Bastelica Merci !
Je ne suis qu’à moitié rassuré car j’attends depuis près de 30 minutes. D’autant que sur ma carte Michelin, pourtant d’une aide précieuse depuis le début de la semaine, le Col de Mercujo est indiqué sur une route parallèle ! Finalement, c’est une Mégane RS – encore ! – qui finira de me convaincre que je suis sur la bonne route.
- Qu’est-ce que vous attendez?
- Des amis en Lotus & Porsche qui ne devraient pas tarder !
- Ah OK, je tacherai de tenir ma droite alors !
Petit frisson lorsque j’entends enfin le son rauque de la S1 de Max. Pour une fois, le groupe 1 est morcelé, ce qui permet de varier un peu les angles.
Un peu par paresse, un peu parce que l’endroit me plaît, je ne me déplace pas en attendant le groupe 2.
Mission accomplie ! Côté participants, la pause à Bastelica sera l’occasion de faire le plein de produits régionaux.
Explozoom au Col de la Scalella
S’il y a bien un type de photos qui me manque encore à ce moment-là, ce sont les Explozoom. Cela consiste à dézoomer alors que la voiture se rapproche. Le résultat ? Les extérieurs de l’image sont complètement flous et la voiture nette au centre de l’image : comme si elle vous sautez à la figure. Le hic ? Beaucoup de déchets à la prise de vue et il faut trouver un emplacement approprié. Mais vous avez remarqué que je suis assez persévérant !
J’avais surtout repéré le sommet et la descente du Col de la Scalella, à découvert avec un joli panorama. Mais finalement ce sont les premiers kilomètres au coeur de la châtaigneraie qui retiendront mon attention. Pour que l’effet soit le plus efficace, il faut un fond très détaillé : et quoi de mieux que des feuilles multicolores? Reste donc à trouver le virage adéquat.
Pour ce type de clichés, je dois me trouver très proche de la route. Alors pour éviter tout incident, je préviens de ma présence avec mon gilet jaune un peu en amont.
Malheureusement, aucune voiture ne passe pour que je puisse vérifier mes réglages/ma position. Alors pour les premiers je vais rester sur l’extérieur du virage.
Mais l’objectif ultime ça reste l’intérieur du virage !
J’aurai préféré un peu plus d’entraînement mais c’est aussi ce qui fait le charme des photos lors de ces rallyes touristiques : être prêt à l’instant T car ils ne repasseront pas ! D’autant que le vrai enjeu de cette matinée c’est le Spot suivant. Alors je reprends la route sans attendre le passage du Groupe 2 et 3.
Col de la Sorba
Depuis ce matin, je roule à un rythme plutôt tranquille. Les rares fois où j’ai voulu hausser le ton, j’ai senti que je n’étais pas dans le coup. La fatigue peut être, bref, fin du col de la Scallela en mode touristique – et c’est déjà super agréable ! – puis au milieu de la descente, mon antique GPS – 2008, vous imaginez! – me fait bifurquer à gauche … alors que le parcours officiel va tout droit.Mais ça je ne le sais pas… Un raccourci ? Pensez donc ! J’arrive au cœur du village de Tavera : routes minuscules, multiples arrêts et demi-tours, route barrée pour cause de chantier bref, ça y est je perds mon calme. Quand j’arrive sur la route territoriale et me retrouve coincé derrière camions et touristes à 60 km/h, je suis au bout de ma vie ! C’est que le prochain spot est l’un des plus emblématiques ! Lorsqu’un créneau de dépassement est annoncé, rétrogradage en 3 et je suis chaud bouillant pour avaler tout ce petit monde. Mais le Renault Captur devant moi aussi … il manque juste un peu de fougue. Bref, alors que l’on va repasser à une seule voie et que je finis de dépasser le poids lourd, le Captur se rabat me laissant découvrir un magnifique cône de chantier en plein milieu de la chaussée ! 😱 Pas vraiment le temps de réagir, je vise le centre de la voiture et … je suis passé… Lorsque je m’arrête quelques minutes plus tard pour constater l’étendue des dégâts, je réalise avec un immense soulagement que seule la plaque d’immatriculation a été pliée. Et c’est tout ! 😓 Avertissement sans frais, mais c’est vraiment pas le jour de jouer.
Juste avant d’entamer la montée du col, je suis de nouveau derrière un camion. Prudence, j’attendrai une zone avec grande visibilité pour tenter un dépassement ce coup-ci ! Ce qui n’est pas de l’avis du conducteur de la Suzuki Swift derrière moi ! Il me dépasse puis double le camion … ah quand même ! Lorsque je peux enfin faire de même, je suis très étonné de l’allure qu’il parvient à maintenir sur cette route large et sinueuse ! Cela valide une fois de plus que sur route ouverte, qu’importe la monture, tout le monde peut rouler à bon rythme … avec des degrés de prise de risques divers.
Après toutes ces péripéties, retour en terre connue à la recherche d’une succession de 5 épingles très serrées rendues célèbres par le Tour de Corse : 3 en forêt et 2 à découvert. Ce sont ces dernières qui nous intéressent.
Malheureusement, la zone devait être enneigée lors du passage de la Google Car, alors pas de Street view. Je trouve néanmoins un exemple de la même zone vue de l’épingle juste au-dessus.
Le plan A c’est de monter jusque là, photographier le Groupe 1 en mode panoramique, attendre qu’ils passent devant moi pour le passage de cette épingle puis descendre à flanc de montagne pour immortaliser le Groupe 2 avec la composition de l’affiche du Tour de Corse. Mais une fois sur place … il est impossible de descendre ! Enfin, surtout si je souhaite rester en vie ! 🤣 Donc plan B, je gare la voiture une épingle plus bas, je cours, vite, très vite, me mettre en place, heureusement ça descend ! Encore un peu d’escalade et me voilà enfin face à cette belle vallée et ce cordon de bitume ! D’ailleurs, les premiers arrivent !
Je remonte un peu pour intégrer cet arbre calciné à flanc de montagne.
Même si après coup je trouve que l’angle de la version Tour de Corse est encore plus impressionnant, je suis satisfait de mes photos. Reste plus qu’à attendre le Groupe 3 en changeant d’objectif. Tiens, je vois un petit point rouge là bas au loin … Ferrari en approche !
Voilà, c’est fini ! Je regrette de n’avoir pu faire une vue de dessus. Tiens, une 308 passe par là, ça fera une anecdote.
En fait, depuis quelques jours, c’est Catherine qui balade Angéline et Caroline qui en avaient un peu assez d’être secouées dans la Lotus Evora et la Ferrari 308. C’est la voiture des copines en somme !
- 👍 Stop, s’il vous plait ! Vous voulez bien me remonter jusqu’au Speedy?
- Bien sûr, monte ! On parlait justement de toi tout à l’heure, tu dois t’ennuyer à nous attendre !
- Oh, il n’y a bien que le 1er spot du matin où j’ai un peu de temps, le reste de la journée c’est la course ! Arrivé ! On se retrouve pour le repas du midi ! 😉
Ces quelques mots m’ont fait chaud au cœur ! J’ai l’esprit tranquille, alors musique et je profite, toujours en mode balade, de ces successions de virages en sous bois. Et de la route, toujours déserte ! Le repas du midi se prendra au Relais San Petru di Verde, au sommet du Col de Verde. Vous l’aurez compris, c’est vert ! 🌲
Alors que tout le monde est installé à table, une rumeur se répand …. Le Groupe 3 a disparu !! 😮 Pourtant, je l’ai pris en photo il y a quelques minutes ! Bien entendu, pas de réseau. Quelques instants d’inquiétude jusqu’à ce que nous parvenions enfin à les joindre.
- Vous êtes où ?
- Dans le Défilé de l’Inzecca !
- Super ! C’est beau mais … c’est pas la bonne route ! Demi tour !!
- OK, on arrive, gardez-nous de la charcuterie !
Le lieu, les propriétaires et le repas respirent l’authenticité. Faute de fréquentation, l’établissement fermera ses portes le week-end suivant avant de rouvrir au printemps. Rassasiés, c’est l’heure de la sieste ! 💤
Le Col de Verde
Le restaurant – qui fait gîte également – est situé sur le GR20, fameux sentier pour randonneurs avertis. Aussi, après le repas, c’est l’occasion de quelques échanges savoureux avec les courageux aventuriers :
- Je vous échange mon sac à dos contre votre Porsche ! 🤣
Ou avec une point d’inquiétude :
- C’est où qu’on va ?
- Tu vois la montagne là-bas? Ben c’est de l’autre côté. 😮
Pour moi, c’est aussi l’opportunité de profiter d’un temps calme avec le groupe. Enfin, jusqu’à ce que Max me sorte la blague de la semaine :
- Alors Sylvain, c’est quoi le prochain spot?
- Heu … en fait j’avais prévu de repartir tranquille avec le Groupe 2 !
- Alllez !! Je suis sûr qu’il y a encore de jolies photos à faire ! 😎
- Bon … je vais voir … 🤔
Il est marrant, sur cette île on peut faire de belles photos à chaque virage ! 🙃 J’avais un peu la flemme mais son encouragement – un peu taquin quand même ! – me remotive pour un dernier shooting. Faut dire que j’ai toujours en tête une ambiance en forêt, avec de belles couleurs bien intenses, que je n’ai pas réussi à capter jusque-là. Et cette portion s’y prête parfaitement !
« Au revoir » à Yannick & Clémentine ainsi que Michel & Marie qui prolongent leurs séjours en Corse : moi aussi je me promets d’y revenir en amoureux, pour visiter cette fois-ci. 😇❤
Bon, je vous épargne les détails mais l’emplacement est assez rapidement repéré : pont en pierres, ligne droite, sapins, fougères, droite/gauche …
Thème fougère :
Thème pont en pierres, encore et toujours !
Thème Arc en Ciel :
Thème C’est la fin !
Voilà, reste plus qu’à se laisser glisser jusqu’à l’embarcadère d’Ajaccio. Je reprends le Speedy un peu la tête ailleurs et au moment de m’insérer sur la route … tiens une 308 ! 😲
Appareil photo à bout de bras au dessus de la tête, rester appuyer sur le déclencheur et croiser les doigts !
Quand il n’y en a plus y en a encore ! Je suis là pour faire des photos après tout !
Scène suréaliste d’un cochon qui dort le long d’un muret en pierres !! Je m’arrête, descends, pouiiiiccc. Je me suis garé devant la porscherie, et visiblement ils ne s’essuient pas les pattes avant de rentrer chez eux !
Peu après, je retrouve le groupe 3 qui fait le plein. Je me joindrai à eux histoire de ne pas me perdre ! 🙃Après quelques kilomètres, la BM’ me laisse passer et je me retrouve derrière l’Alpine. Incommodé par l’odeur des échappements? Moi j’adore ! Alors rebelote !
Tu vas le ranger ce foutu appareil ? Je vous entends pester et réclamer la fin de ce voyage, mais moi je veux le faire durer encore un peu. Même lors des embouteillages je trouve le moyen de faire des photos !
Comme nous sommes en avance, les voitures sont stockées sur le port. Avant d’aller boire un coup, une illumination !
Direction le bar pour profiter d’un bon moment de convivialité avec les copains. Ajaccio, ville, réseau, internet … vous voyez où je veux en venir. Les voici qui vont voir sur mon site les premières photos que j’avais mises en ligne les soirs précédents dans la Bande-Annonce :
- Oh, la photo de ma Cat’ de dos ! Trop belle !
- Génial de voir sa voiture comme ça dans un article sur le net !
- Tu as carrément escalader pour atteindre un point de vue si haut !
Les commentaires unanimement élogieux me touchent profondément. On discute également des expériences de conduite sur la semaine : routes de folies, désertes qui plus est, paysages somptueux, même s’ils ne se sont pas beaucoup arrêtés, voitures géniales… Heureux !
Cabine, douche, repas, c’est comme à l’aller avec les vibrations en moins ! Dîner très sympa où paradoxalement nous parlerons de tout sauf de voitures ! 😓 C’est toujours intéressant de pouvoir échanger avec des personnes ayant des expériences professionnelles très différentes ! Mais de cette soirée, je retiendrai surtout ce moment magique sur le pont, en pleine nuit, sous la voie lactée … Je crois n’avoir jamais vu autant d’étoiles !
Et non pas de photo ce coup-ci !
On échange quelques confidences et puis … Dodo ! Ah oui j’oubliai, lors de cette soirée j’ai aussi pu confirmer à Max ma présence lors d’une journée du Rallye du Limousin début Novembre. Un comble si je n’avais pu y participer alors que c’est à domicile !
Bonne nuit et @ demain pour une dernière Aventure Automobile sur le continent !
Si ce reportage vous a plu, vous pouvez vous inscrire à la newsletter ici.
Adieu vache, cochons, chèvres … (je sais c’est facile). Il fallait bien une fin mais quels magnifiques souvenirs pour les participants et pour toi. A classer avec ceux du Paul Ricard !!
Tu m’étonnes, ça devient une date importante pour moi !🤩